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11.05.2025 23:15Ne pas être, ne plus être...QUESTION ONTOLOGIQUE
Ce matin, cette question m’est soudain venue à l’esprit :
« Pourquoi est il possible de ne pas être, puisque « ne pas être » c’est « n’être pas » ?
Intuitivement, la phrase contient un paradoxe circulaire : ne pas être, c'est justement n'être pas, donc l'idée même d'une possibilité du "non-être" disparaît dans sa propre définition, comme le dit si bien Bergson : « le néant est une idée autodestructrice d’elle-même.
Mais si l’on plonge dans la philosophie, notamment celle de Parménide ou de Sartre, on pourrait dire que le "néant" a une sorte de réalité conceptuelle, même s’il ne possède pas d’existence concrète. Sartre, par exemple, explore le "néant" comme une composante du réel, une absence qui définit l’être lui-même.
Alors, peut-on "ne pas être" ? Dans un sens purement logique, la phrase ferme la porte à cette possibilité. Mais si on explore la question au-delà du jeu de mots, elle ouvre un champ fascinant de réflexion sur l’existence, l’absence et la définition même du réel.
Le néant, dans une telle perspective philosophique, n’est plus une simple absence mais devient une ouverture infinie à tous les possibles.
Si l'on s'inspire des pensées de certains philosophes, comme Heidegger ou Sartre, le néant n'est pas un vide statique, mais un espace où l'être peut se définir, se transformer, se projeter. Il joue un rôle essentiel dans la liberté humaine : c'est précisément parce que nous ne sommes pas totalement déterminés que nous pouvons imaginer, choisir et créer.
Et si l'on pousse plus loin, on peut envisager que dans le néant, toutes les potentialités coexistent avant d’être actualisées. Comme une sorte d’immense champ quantique où tout pourrait surgir à condition d’être pensé, voulu ou provoqué.
Thème proposé par Niaroc
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Arti
50 interventions |
19.05.2025 06:52Ne pas être, ne plus être...Malheureusement pour l'inventivité des artistes ou des technocentristes (qui finalement sont des cousins proches) la question du néant est toujours assujettit à une productivité égocentrique et donc à un retour à son petit monde de valorisation, seuls peut-être les efforts des méditations Zen ou transcendantales ont eux l'audace de prendre le néant au sérieux et de mettre tout le réel entre-parenthèses...
mais cette annihilation du réel tangible de l'être s'accompagne aussi (et on doit le redire) "malheureusement" d'une relativisation de la volonté d'aimer au profit d'une purification de la dépendance de l'autre qui lui, est, et réclame une attention à sa présence !
donc choisir le néant c'est aussi rejeter l'amitié et l'amour sous prétexte de ne garder qu'une possibilité de possession de sa propre individualité et comme disait Nietzsche à la fin de sa vie: "il ne me reste plus qu'à me débarrasser de moi-même..." phrase fatidique d'un pauvre homme se suicidant intellectuellement ! comme Sartre d'ailleurs !
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Niaroc
4 interventions |
25.05.2025 13:54Ne pas être, ne plus être...Les exemples de Nietzsche et de Sartre sont judicieusement choisis...
Mais faut-il nécessairement voir dans cette quête de la nature profonde du monde à travers la connaissance de soi une annihilation totale des liens humains ? Et si l’isolement n’est pas une fin en soi, mais plutôt une tentative de reconstruire un rapport à soi qui puisse ensuite redifinir la relation aux autres d’une manière plus authentique. L’amour et l’amitié pourraient alors ne plus être des dépendances, mais des choix sincères, libres de toute contrainte sociale ou besoin de validation.Concilier la quête absolue de l’individualité avec une ouverture sincère à l’autre, somme toute.
Cette réflexion touche au cœur de la tension entre autonomie et connexion humaine. Plutôt que de voir l’isolement comme une rupture, on pourrait le percevoir comme une phase de réévaluation, une manière de se dépouiller des constructions artificielles pour retrouver une relation plus pure avec les autres.
L’individualité n’est pas forcément une opposition à l’amour ou à l’amitié, mais plutôt une responsabilité infinie envers l'autre, telle que définie par Levinas.
Finalement, la liberté intérieure et le lien avec autrui ne sont pas nécessairement antagonistes. L’authenticité ne détruit pas les relations, elle les purifie. Ce serait alors moins une opposition qu’un rééquilibrage, une harmonie nouvelle entre soi et le monde.
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Arti
50 interventions |
26.05.2025 06:59Ne pas être, ne plus être...excellente vision de la solitude !
Solitude,
peu à peu, elle se solidifie
ne laisse échapper aucun cri,
dans l'extrême limite des soucis,
pas à pas va se perdre, dans l'oubli,
bien sûr des fois, se disent des mots
par manque, par habitude, l'écho
renvoie le plus étrange des halos
en image inversée de l'ego,
ou, finissant tout son soliloque,
la pensée rapiécée, telle une loque
essaie de paraître, quand s'évoque
le temps jadis, de larmes suffoque,
si la folie crie d'hébétude
si la peur perd ces aptitudes,
si la colère sert l'ingratitude
seule l'âme admet sa solitude…
Modifié par Arti - 26.05.2025 06:59
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